Association Loi 1901 Les Moucheurs Nîmois

Rencontre avec ...

Stéphane Faudon

son site web www.lozerepechemouche.com

Propos recueillis par Bruno Lesur

Photo de Stéphane Faudon

Bienvenue au bord de la Colagne en compagnie de Stéphane Faudon, aussi Lozérien que les belles farios qu'il traque chaque année pour ces clients pêcheurs.

Guide de pêche, hydrobiologiste, Stéphane est bien placé pour suivre l'évolution de la pêche et la qualité de l'eau dans son beau département.

Le respect du poisson est son obsession : ardillon écrasé, épuisette obligatoire et manipulation tout en douceur, toute une éducation qui, peu à peu, fait son chemin parmi les nouvelles générations de moucheurs.

  • BL : Stéphane tu es guide de pêche en Lozère depuis quelques années déjà. Qu'est-ce qui t'a amené à exercer ce métier ?
  • SF : La passion, je voulais faire ce métier avant de savoir que cela pouvait exister !!!
    Je n'ai toujours pensé qu'à ça, aller pêcher !! C'est une obsession chez moi.
  • BL : Tu prônes le no-kill et le respect du poisson, est-ce que ces valeurs font leur chemin chez les pêcheurs que tu côtois ?
  • SF : Petit à petit, l'oiseau fait son nid et je crois qu'à force de "rabâcher" et d'essayer avec beaucoup de conviction de faire passer ce message de responsabilité et de tolérance vis à vis des milieux, cela porte indéniablement ses fruits.
    Malgré quelques irréductibles bornés, le pêcheur qui respecte et relâche son poisson sauvage est en paix avec lui même et il goûte au plus près, du vrai plaisir de la pêche.
    Il harpente les rivières heureux et comptemplatif sans notion de résultats, et du coup ce vrai retour à la nature l'enrichit de tous les vrais bonheurs de la pêche.
    Le pêcheur qui arrive à ressentir cela est de suite voué à la cause d'une pêche responsable sans prédation systématique.
    Les guides de pêche ont fortement contribué, je pense, à cette avancée et c'est le rôle le plus important de ce métier.
  • BL : On constate en France un déclin de la pêche à la truite avec des poissons plus rares et des rivières de plus en plus soumises à différentes agressions.
    La Lozère suit-elle la même évolution ou au contraire préserve-t-elle son patrimoine halieutique ?
  • SF : La Lozère se porte bien depuis 7-8 ans, car nous avons un régime hydraulique fabuleux au printemps, l'étiage d'hiver est de plus en plus marqué d'où réussite du frai, et nous avons un temps de plus en plus pourri sur le printemps début d'été, froid et pluvieux.
    En gros, il fait frais quand les eaux sont basses sauf en aout (et encore que les nuits commencent à être fraîches à cette époque), et c'est tant mieux, car c'est le facteur dominant pour la préservation de notre patrimoine halieutique.
    Par contre on ne peut pas négliger, que le réchauffement du climat en général, malgré de bonnes conditions actuelles en Lozère, n'affecte pas la cyprinisation des cours d'eau, surtout dans le sud du département, les poissons blancs continuent à monter et c'est une suite malheureusement logique avec les dérèglements actuels.
    La Lozère a investit dans plusieurs nouvelles STEP, Bagnols ,Pont de Montvert, La canourgue, Chirac et c'est une bonne chose pour l'avenir et l'état de nos cours d'eau. Par contre nous ressentons malgré tout les effets pervers des aménagements (construction, bétonnage, route, coupe blanche, drainage...) sur les substrats ainsi que les habitats (baisse rapide des niveaux, ensablements...), les rivières ont évolué et il faut, à tout prix, en prendre conscience et sauvegarder notre cheptel de poissons sauvages qui sont les seuls à pouvoir encaisser les irrégularités du climat (étiage, sècheresse, et coups d'eau de plus en plus soudain et violents) pour pouvoir régénérer nos souches.
  • BL : Je sais que la truite Fario, reine des cours d'eau lozériens a une place particulière dans ton cœur et dans celui de beaucoup d'entre nous au détriment de la truite arc en ciel qui est pourtant un magnifique poisson de sport.
    Penses-tu qu'une gestion à la slovène avec des espèces introduites artificiellement côtoyant les poissons sauvages est une solution pour l'avenir ?
  • SF : A mon avis, il faut protéger au maximum de la prédation les zones amont préservées ou vivent, se reproduisent et subsistent nos poissons sauvages avec des règles draconiennes et une gestion patrimoniale stricte sans aucun apport de poissons domestiques.
    Par contre, une gestion à la slovène (bien calculée) pourrait être utilisée sur les zones avals plus sinistrées ou bien sur les lacs pour entretenir le loisir pêche sportive et pour satisfaire les pêcheurs prédateurs.
    Il faut à mon avis bien séparer les 2 zones et que l'une serve à protéger l'autre.
  • BL : Dans ce bon vieux pays des sources, Tarn, Lot, Colagne, Truyère, Rimeize, Bès sont autant de noms qui font rêver, synonymes de grands espaces et de parcours magnifiques, as-tu une préférence pour l'une d'entre elles (et si oui pourquoi) ?
  • SF : Je les aime toutes, elles ont toutes leurs particularités, leur ambiance, leur odeur, leur saison... mais pour des raisons sentimentales c'est le Tarn qui a ma préférence, c'est sur cette rivière que mon père m'a fait découvrir la pêche, je lui dois ma première truite et ma passion actuelle pour la pêche à la mouche !!
  • BL : Quelles sont les 4 ou 5 mouches que tu juges indispensables pour réussir en Lozère ?
  • SF : Un parachute foncé, un sedge chevreuil, une noyée claire et un casque orange.

Photo de guidage sur le Lot
Photo guidage sur la Socca
Photo du tarn
Photo de la Truyère

Toutes les photos appartiennent aux membres des Moucheurs Nîmois, si vous souhaitez les utiliser, merci de nous mettre en crédits.

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